Les bruits ont très souvent couru faisant état de l’existence d’une liste de personnalités que les membres d’un clan au sein du pouvoir en place avaient dressée afin de les éliminer physiquement. Des investigations de Germinal permettent aujourd’hui d’établir l’existence de ladite liste qui est révélatrice des batailles entre les clans ayant cours au sein du régime et dans laquelle il est écrit noir sur blanc que des personnalités de la République allaient être abattues coûte que coûte.
Ce sont, entre autres, Amadou Ali, Rémy Ze Meka, Akame Mfoumou, Talba Malla, Laurent Esso, Ferdinand Oyono (décédé), Abah Abah (prisonnier incarcéré au Sed), Engoulou Henri (décédé en prison), Mendo Ze (en prison à Kondengui), Milla Assouté (en exil en France), Pius NJawé (décédé), Marafa Hamidou Yaya (prisonnier incarcéré au Sed) ‘. Ces noms sont contenus dans la note confidentielle n°007108/CAM/PR/NC, du 4 septembre 2010.
Dans cette note confidentielle, on peut aussi lire : « Depuis l’apparition de la fameuse bande sonore pour déstabiliser les institutions républicaines, les forces de défense stoppée nette grâce à la vigilance des services des buvettes, marchés et autres endroits chauds ou ils se livrent à des exactions sur les civils à savoir Tiko, Kumba, Limbe, Batouri et autres localités. Le BIR et la GP sont [indexés par] les populations. Malgré le renversement et les sanctions contre ces éléments indésirables dans les forces terrestres comme punition.
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La GP longtemps réputée pour sa discipline n’est pas du reste […] Les désertions et abandons de poste [de garde] sont à l’origine des actes irresponsables des militaires qu’on rencontre noyés dans l’alcool dans les quartiers. Des hommes et des femmes indisciplinés qui semblent de peu en peu échapper au contrôle des chefs plus préoccupés par des affaires que l’encadrement de leur personnel.
Pour les politiciens vulgairement appelés apprentis sorciers, la situation est incertaine du fait du climat de tension politique à l’approche de 2011. Malgré les motions de soutiens démagogiques, on observe un silence calculé, car c’est une stratégie pour démasquer les adeptes du double jeu et du triple langage.
Ils se livrent à un véritable combat où tous les coups sont permis pour se positionner, avec des luttes intestines s’accompagnant des délations, calomnies, intrigues malsaines et gratuites par journaux interposés, leur jeu macabre cherchait à plomber le pays dans l’abîme.
Pour ce faire les ex DGSN et DG / DGRE sont chargés de trafiquer toutes les synthèses de renseignements pour ne pas informer la hiérarchie. C’est un véritable étang à crabes qui était en train de se former […] Dans leur visée diabolique, on a saisi une liste comportant les noms des personnalités suivantes à abattre coûte que coûte : Amadou Ali - Remy ZE Meka - Akame Mfoumou - Talba Malla - Laurent Esso - Ferdinant Oyono (décédé ) - Abah Abah ( en prison ) - Engoulou Henri (en prison ) – Mendo Ze, René Sadi - Milla Assoute(en exil ) - Puis Njawe ( décédé ) - Christian Tumi - Maraea Hamidou Yaya. Cette nébuleuse a réussi à infiltrer les services de la présidence, les forces armées, la police, la société civile […] ».
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On peut aisément tracer un parallèle entre cette liste de personnalités à abattre et les manœuvres grossières ayant conduit à l’ambastillement de certaines d’entre elles, incarcération qui correspond à des assassinats politiques, étant donné que certains parmi ceux qui avaient ourdi ce complot macabre ont toujours le vent en poupe dans le système.
Note: Cet article a été publié pour la première fois en Septembre 2017